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Si tu suis le chemin qui est le chemin, ce n'est pas le chemin. Proverbe chinois.

 

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29 septembre 2006 5 29 /09 /septembre /2006 18:08
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    Alan Wilson Watts (1915-1973) est l'un des pères de la contre-culture américaine des années 60. Philosophe, écrivain, conférencier et expert en religion comparée, il est l'auteur de vingt-cinq livres et de nombreux articles traitant de sujets comme l'identité individuelle, la véritable nature des choses, la conscience et la recherche du bonheur. Dans ses ouvrages, il s'appuie sur la connaissance scientifique et sur l'enseignement des religions et des philosophies d'Orient et d'Occident (bouddhisme Zen, taoïsme, christianisme, hindouisme). Par ailleurs, il s'est intéressé aux nouvelles tendances apparaissant en Occident à son époque, et se fit l'apôtre d'un certain changement des mentalités quant à la société, la nature, les styles de vie et l'esthétique. Penseur réputé, c'est son interprétation des philosophies asiatiques qui l'a rendu populaire. 

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- "L'existence du sage est une vie qui s'abandonne sans calcul au présent."

-"Définir signifie fixer et, en dernière analyse, la vraie vie n'est pas fixe."

- "Vous ne pouvez pas agir correctement en imitant les actions de quelqu'un d'autre." 

- "La vision de Dieu ne s'obtient qu'en abandonnant toute croyance en une quelconque idée de Dieu."

 - "La partie de vous-même qui veut changer les choses est celle-là même qui aurait besoin d'être changée."

                                                                          Alan Watts 

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 Que faisons-nous sur terre ? A l'exception de quelques simples d'esprit, personne ne semble réaliser que vivre c'est sentir le parfum des fleurs, écouter la mer, regarder les arbres frissonner dans le vent, escalader les montagnes, manger du pâté en croûte, boire du vin de Malvoisie et caresser une jolie femme. Et pourtant, cela ne coûte pas cher à côté de ces milliards engloutis pour les dépenses du Royaume, la Puissance et la Gloire. (...)

  • L'idéal des hommes fous de puissances est de s'offrir une poupée en plastique. Elle ne parle pas, bien calme quoiqu'il advienne, elle se met dans toutes les positions et se laisse tripoter sans se plaindre. On traite les femmes de nanas, de jolies morceaux de gonzesses, de poulettes ou de vieilles biques. Arrivée à ce point toute l'entreprise de la technologie consiste à transformer la nature entière en de tels jouets dociles, manoeuvrables et prévisibles. Dans son ensemble, le monde est livré à des hommes qui comme Jules César, ne peuvent se décider entre hétéro et homosexualité. De toute façon, ils ont honte de s'avouer être les deux et mettent en valeur leur "virilité" pour assurer leur position d'homme. De tels mâles, prolifèrent en Europe de l'Ouest comme en Amérique du Nord. Ils tiennent comptabilité des femmes qu'ils ont eues, comme les pilotes de chasse marquent d'une croix sur leur carlingue tout avion abattu. Ce n'est pourtant là que le menu fretin et ne viendra le grand orgasme que s'ils torturent, transpercent, fusillent d'autres mâles qu'ils désirent secrètement. Seules les convulsions de la mort parviennent à les rassasier. (...)

    Voltaire disait sagement qu'il faut cultiver son jardin. Nous payons des fermiers pour ne pas travailler, ni même récolter. Nous n'aimons pas les légumes, les plantes, tout ce monde vivant : il nous paraît au-dessus de notre dignité d'en jouir, hypnoptisés que nous sommes par l'érection des boites rectilignes.

    Une longue pratique de la méditation empruntée au yoga et au bouddhisme zen m'a permis de comprendre qu'il n'y avait rien de dégradant à se servir de ses mains. Ecrivain, intellectuel et travailleur sédentaire, je crois ne pas avoir la force de bêcher mon champ, mais le poète Elsa Gidlow, ma belle et frêle voisine septuagénaire, cultive un jardin qui fournit en légumes toutes notre communauté. Pommiers, rangées de laitues, carrés d'herbe, buissons de haricots ou plantations de pomme de terre, peuvent vous apporter un plaisir, érotique et mystique, d'une intensité insoupçonnable et admirable. (...)

    Je ne nie pas la compétence de la technique si elle maîtrise le feu, fabrique des métaux, de l'éléctricité et des ordinateurs. Je pose la question simplement : que voulons-nous ? Et je n'arrête pas de la poser partout où je vais. Je suggère qu'à l'examen d'entrée de l'université on demande à chaque étudiant un exposé détaillé sur l'idée qu'il se fait du paradis. Quitte à le juger sur son imagination, sa logique et son rapport à la réalité. Dans un groupe de discussion j'ai lancé le projet suivant : si nous parlions de ce que pourraient-être, ici et maintenant, les plus agréables relations entre nous ? Mais ce qui divise les gens, cela seul les retient. Si nous ne savons pas ce que nous voulons, c'est que nous n'avons pas conscience de nos possibilités et de nos désirs. Lachés dès notre enfance derrière des buts aussi abstraits et mal perçus que le bonheur, l'amour, la bonté, le don aux autres, la gaieté, la bonne réputation, la fortune, la puissance, la paix ou même Dieu, nous possédons tous plus de mots que d'expériences réelles. Je vais vous dire ce que je veux, et ce qui me satisfait. Je veux passer ma vie à méditer dans le silence, marcher lentement, éprouver le sens fondamental de l'existence dans l'émerveillement, surprendre tous les sons, sentir les nuages et les étoiles me caresser les yeux. Je veux bannir l'angoisse, la tourner en dérision, saisir la vie et la mort comme deux faces indissociables d'une même médaille. Je veux une compagne qui tour à tour m'obéisse et me contredise, m'admire et me surpasse, se fonde en moi et lutte contre moi. Je veux écrire et parler pour des gens qui écoutent, les charmer et me jouer de leurs questions, mais écouter aussi celui qui vient m'apprendre ce que j'ignore, avec une curiosité sans ennui. Je veux regarder dans l'eau les reflets de la lumière et les ondes du vent, pays des mouettes, des pélicans, des goélands, des flamands et des canards sauvages. Je veux m'asseoir sur un rocher lointain ou sur une plage déserte, entendre les vagues et regarder le ciel de l'Ouest que vient laver l'aurore. Je veux décocher des flèches si haut dans le ciel qu'elles deviennent oiseaux. Je veux contempler les montagnes, errer dans leurs vallons et leurs forêts, percevoir au crépuscule d'invisibles cascades.

    Je veux m'asseoir devant ma machine à écrire et faire passer ce que je sens au travers des mots - défi, car tout ce qui s'agite en moi ne peut précisément se réduire en mots. Je veux aller dans ma grande cuisine chatoyante de couleurs essayer une nouvelle soupe ou un nouveau ragoût, cuire le poisson à la vapeur, jouer avec ces brosses chinoises si fines et ces bâtons d'encens que l'on frotte dans l'eau et qui dansent sur le papier. Je veux apaiser la douleur et éteindre la maladie rien qu'en apposant mes mains sur un corps. Je veux allumer un brasier, brûler des feuilles de cèdres et du bois de santal tard dans la nuit, au son d'une musique classique ou au rythme d'un rock que je danse.

    Je veux voir les éclats de lumière sur le verre et le cristal; allongé sur le sol, je veux regarder les branches des arbres découper le bleu vif du ciel. (...) Je veux entendre à quatre heures du matin la cloche de Nanzenji, temple de Kyoto qui bourdonne comme un gong. Je veux aller au Sikkim et au Népal voir l'Himalaya sans songer à le gravir. Je veux jouir de la compagnie de certains amis, manger du fromage de Stilton, des melons, un gros pain noir, du jambon, et boire une Gardner's Old Strong, cette rarissime bière anglaise. Aussi terre à terre que cela puisse paraître, c'est là tout le paradis que je me souhaite. (...)

  •                                                                         Alan Watts

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    Mr. Natural (Robert Crumb)

    http://radio-canada.ca/url.asp?http://radio-canada.ca/par4/Maitres/Sages/watts_cadre.html

    http://www.syti.net/AlanWatts.html

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    commentaires

    P
       Si je me souviens bien, le texte se terminait par une phrase disant en<br /> substance : "à peu de choses près, telle est la vie que je mène". La<br /> vision du Paradis (d'Alan Watts) n'était pas un projet dont le film se<br /> voit sur l'écran de demain. Cela dit, j'avoue que mon propre film est bien celui de ce paradis là. En grande partie... Le reste se vivant<br /> "dans la salle" de mon existence. Coller les deux parties est mon Désir.
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    I
    Il est des moments, dans la vie, où l'on devrait lire ce texte dès le matin, au réveil, et le soir, au coucher. Même si...Merci de l'avoir mis. Même si...Ikkar, with love
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    W
    Même si ?      (en tout cas merci de ton com)
    G
    Salut <br /> Que de verite dans ce texte ! la fin est une ode a la vie ...cela me fait openser a la derniére chanson de Noah "  donne moi une vie " et le clip ...s'ouvrir ausx autres et au monde  ...du plus petit au plus grand ...et respirer l'air du bonheur et du tout conjugué ..<br /> Gérard
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    C
    Comme j'aimerais devenir "sage" !!! bon dimanche , bises, christel
    Répondre
    W
    Désirez l'être, c'est déjà l'être !
    :
    coucou, me revoilou de retour dans la blogosphère après de superbes vacances sous le soleil breton et de super rencontre comme ce charmant chat qui se chauffait au soleil, <br /> je reviendrai plus tard lire calmement tout ce que j'ai manqué <br /> bisous et superbe week enk sous un ciel clément et agréable 
    Répondre
    W
    Coucou !

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